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Dans ce travail, nous avons analysé 101 enregistrements mensuels de hauteurs d’eau dans les cours d’eau et de marégraphes dans le delta du Gange-Brahmapoutre. En agrégeant ces données, nous montrons que le niveau d’eau dans le delta a augmenté en moyenne de 3 mm/an depuis 1968, ce qui est similaire ou légèrement plus rapide que l’élévation du niveau moyen de la mer mondial sur la même période. En combinant ces estimations avec les mesures de niveau de la mer, obtenues par altimétrie spatiale au cours de la période 1993-2012, nous estimons des taux de subsidence allant de 1 à 7 mm/an.Si ces taux de subsidence se poursuivent jusqu’à la fin du siècle, l’élévation relative du niveau de la mer dans le delta d’ici 2100 pourrait atteindre jusqu’à 140 cm, soit le double de l’élévation précédemment prévue par le GIEC.

⟨10.1073/pnas.1912921117⟩ [pdf]

Le delta du Bengale présente un contraste marqué entre les eaux fluviales, douces, arrivant de l’amont, et les eaux salines remontant du Golfe du Bengale. Entre ces deux masses d’eau se trouve une zone frontale, qui oscille entre l’amont et l’aval du delta, sur toute une gamme d’échelles temporelles. Elle répond en particulier au cycle des marées à l’intérieur d’une même journée, au cycle saisonnier des fleuves entre les crues de mousson et les étiages hivernaux, et aux anomalies interannuelles qui peuvent survenir. Nous avons analysé le recul subit d’une vingtaine de kilomètres de cette zone frontale vers l’amont survenu entre 2006 et 2007, et avons pu conclure à trois facteurs potentiellement responsables de ce recul : la montée du niveau de la mer, la baisse du débit d’étiage du Gange, et la chute du niveau de la nappe phréatique sur le delta.

[j.csr.2020.104142] [pdf]

Cet article présente une revue de l’impact des débits fluviaux sur le niveau de la mer côtier. Nous commençons par dresser un inventaire des bases de données de débits fluviaux existant à l’échelle globale. Puis nous passons en revue l’état des connaissances sur le forçage du niveau de la mer côtier par les apports fluviaux, en distinguant l’effet de masse et l’effet stérique. L’effet de masse est lié au niveau de la mer global et ajuste l’océan mondial très rapidement via les ondes océaniques barotropes. L’effet stérique, au contraire, a une échelle de temps beaucoup plus longue et une signature plus régionale.

Les zones littorales alternativement couvertes et découvertes par la marée, dites zones inter-tidales, constituent un élément-clé dans la dynamique des submersions littorales. Dans les régions littorales à relief très plat comme le delta du Bengale, leur topographie conditionne étroitement les caractéristiques des surcotes cycloniques et des vagues générées lors des évènements extrêmes. Cette étude présente une méthode d’estimation de cette topographie inter-tidale, en combinant l’imagerie multi-spectrale de la constellation de satellites Sentinel-2, et la hauteur d’eau prédite par un modèle de marée régional. Une topographie à haute résolution avec une précision raisonnable est obtenue qui couvre tout le delta, et augmente ainsi notre connaissance de cette région-clé de vulnérabilité côtière.

Dans le delta du Gange-Bramapoutre, la subsidence actuelle, liée à la surcharge sédimentaire Holocène, est amplifiée par la présence de structures d’origine tectonique.

Dans le delta du Bengale, la montée du niveau marin d’origine climatique se combine avec des mouvements du sol qui sont liés à l’histoire tectonique et sédimentaire de la région. Un afflux massif de sédiments a eu lieu à l’Holocène et le manteau terrestre continue à s’ajuster à cet excès de charge. Ces mouvements sont amplifiés par endroit en raison de la présence d’une zone de subduction et de variations rhéologiques associées.

L’une des questions majeures de la recherche actuelle sur le climat est le potentiel de fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique. En effet, une telle fonte pourrait avoir des conséquences majeures sur l’élévation du niveau de la mer. Cependant, certains acteurs de l’adaptation côtière ont également besoin de connaitre les valeurs minimales de l’élévation du niveau marin future, afin d’anticiper les moyens minimaux nécessaires pour l’adaptation. Dans cet article, nous avons produits des scénarios d’élévation du niveau de la mer minorants. Ces scénarios sont plus élevés que les estimations précédentes, et excèdent 0.5m le long de la plupart des côtes habitées pour 2100 et le RCP8.5.